Méditer, être au milieu…

By 4 janvier 2020 octobre 17th, 2022 NewsLetters

Depuis quelques années, la méditation est très « tendance », pour autant cette même méditation existe depuis la nuit des temps !

Aujourd’hui on la décline à toutes les sauces, c’est aussi devenu un « sacré » business et l’on crée ainsi pour nombre d’entre nous une immense attente.

On donne à croire que la méditation est un remède miracle, en somme une solution à tous nos maux, surtout à ceux conséquents aux stress de la vie actuelle.

On pense que le stress est un concept et un mal occidental, que c’est nouveau et que l’orient en serait épargné !

On pense ainsi qu’il suffirait de méditer pour que toutes les angoisses et le mal de vivre s’envolent !

Aaaah les belles illusions !

Mais qu’est ce que méditer d’abord ?

Que cache ce mot bien mystérieux ?

Oui, il faut s’asseoir et ne plus bouger pour commencer.

Oui, il faut se concentrer sur sa respiration et cesser de penser !

Oui, il faut tenir un certain temps pour atteindre le calme et la sérénité …

Etc … etc…

Aaah OUI ???
Et bien je réponds : NON !

Depuis ma petite expérience qui remonte maintenant à près de 35 ans, je préfère vous dire que non, il ne s’agit pas de cela ou tout au moins, pas tout à fait.

S’asseoir et ne plus bouger ne sera jamais suffisant si votre mental continue de bouillonner comme dans une cocotte minute.

Décider d’arrêter de penser relève de la mission impossible car la pensée est un phénomène chimique qui se fait sans nous malheureusement !
Et même vous concentrer sur la respiration… à la rigueur, oui cela est déjà un grand pas mais ce n’est pas suffisant.

Alors que faudrait-il me demanderez-vous ?

Ma première réponse serait : ne rien attendre !

Autrement dit : ne vous tendre vers rien !

Car justement l’attente d’un résultat est le premier immense obstacle.

La méditation est d’abord une sorte de don. Et si vous attendez quelque chose en retour de votre don, vous sortez de la notion de don.

Donc si vous voulez méditer, dites-vous d’abord : je le fais pour rien… je vais juste m’asseoir et essayer.

Mais alors ce serait voué à l’échec me direz-vous ??

Un peu, peut être … pas forcément !

Car déjà le fait d’essayer pour rien est un état d’esprit qui peut vous sortir de la tension sous-jacente à toute attente !

Cette notion  mushotoku  est fondamentale dans le bouddhisme zen.

Cela veut dire « sans esprit de profit ».

On retrouvera dans toutes les grandes traditions ce fait de donner (ou se donner, se dédier) pour rien !

A la gloire du Seigneur chez les chrétiens et les juifs, au nom de Dieu chez les musulmans…

Méditer serait donc s’asseoir et simplement OBSERVER, sans jugement, sans analyse, laisser le moins que possible le mental intervenir.
On se pose sur la terre et on décharge le fardeau.

C’est une méditation sans mantra, sans but, sans instruction. Il s’agit de juste observer le va et vient de son souffle et le laisser s’installer.

Nous sommes dans l’instant présent…

Si les pensées (le mental) prennent le dessus, dès qu’on en a conscience, on revient à l’observation du souffle… et ainsi de suite.

Nous ne sommes plus en permanence ballotés par notre mental et nos pensées continues et effervescentes.

Petit à petit le temps de conscience de l’instant présent va augmenter et notre expérience de la réalité de l’instant présent sera plus ample.

Notre esprit va « s’élargir » car les pensées vont ralentir et laisser place à « l’esprit vaste ».

Nous pouvons ainsi améliorer notre état émotionnel et nerveux et surtout nous apprenons à nous désidentifier du diktat de nos pensées et des émotions qu’elles engendrent.

Cela nous donne une merveilleuse sensation de liberté.

Alors Bonne Année, avec de plus en plus d’instants présents, d’existence dans le réel et de liberté !